Le Bisphénol A reconnu à l'unanimité comme un perturbateur endocrinien par l'ECHA
L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a annoncé le 16 juin que le bisphénol A est une “substance très préoccupante en raison de ses propriétés perturbatrices endocriniennes”. Le bisphénol A (BPA) se trouve dans les produits d’emballage alimentaire tels que les plastiques, les boîtes à conserve, les bouteilles d’eau (voir Perturbateurs endocriniens : apprendre à les reconnaître). Le bisphénol A a déjà été répertorié par l’ECHA comme toxique pour la reproduction, mais cette nouvelle déclaration admet que le BPA présente des propriétés perturbatrices endocriniennes qui provoquent également des effets graves ‘probables’ pour la santé humaine. Cocorico pour la France, car c’est la France qui proposé cette classification à l’ECHA. Le 7 décembre 2016, le Conseil d’Etat a imposé une interdiction temporaire en France de produits alimentaires emballés dans des substances contenant du BPA (par exemple, des boîtes à conserve, des aliments emballés en plastique). Mais on trouve toujours du BPA dans les produits importés. La France a beaucoup fait pour porter les dangers du bisphénol A à l’avant-garde: en 2014, la précédente ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a interdit l’utilisation de BPA dans les tickets de caisses dans les magasins et stations-service. En 2015, lorsque l’Autorité européenne de sécurité des aliments / EFSA a annoncé qu’il n’y avait aucun risque pour la santé du consommateur par rapport à l’exposition du BPA, le ministre a publiquement accusé des lobbies de pressuriser l’EFSA. Le Comité des États membres de l’ECHA a voté à l’unanimité pour cette nouvelle classification. L’Agence française de sécurité alimentaire ANSES *, qui a présenté la proposition pour la France, précise que cette nouvelle identification restreindra l’utilisation de BPA moyennant des autorisations temporaires. Cette nouvelle classification ne sera pas bien reçu outre Atlantique. Le gouvernement des États-Unis, fortement animé par les géants industriels, est ouvertement hostile aux évaluations de la Commission européenne en matière de danger sur les perturbateurs endocriniens, affirmant qu’il «pourrait avoir de graves répercussions sur les importations de produits agricoles des États-Unis».
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*Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail