- L’agence internationale pour la recherche du cancer/CIRC au sein de l’Organisation Mondiale de la Santé/OMS a publié un rapport en 2015 disant que le glyphosate est ‘probablement’ susceptible de poser un danger cancérogène pour les humains. (Ils reviennent sur cette décision une année après – voir ci-dessous) .
- L’Autorité européenne de sécurité des aliments / EFSA en 2015 a déclaré que le glyphosate était peu susceptible de représenter un danger cancérogène pour les humains. Le CIRC a condamné l’évaluation de l’EFSA, affirmant qu’il y avait de graves lacunes dans leur évalutaion.
- En 2016 l’OMS, cette foir-ci avec le FAO/ Food and Agriculture Organization est revenue pour contredire son rapport précédent publié avec le CIRC en publiant un nouveau rapport indiquant que le glyphosate était finalement «peu susceptible de causer un cancer». .
- Une scientifique primée de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis, a affirmé dans une lettre (publiée en mars 2017 après sa mort) que «le glyphosate est génotoxique, un mécanisme clé pour le cancer», affirmant qu’il était «essentiellement certain» qu’il était cancérogène.
Clair? Il n y a pas de fumée sans feu.
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L’ECHA reconnaît que le glyphosate cause des lésions oculaires graves et qu’il est toxique pour la vie aquatique, avec des effets durables, mais il ajoute également que le produit n’est pas mutagène ni toxique pour la reproduction… Des ONG telles que Greenpeace, Generations futures et Phyto Victimes – parmi d’autres à l’échelle internationale – ont condamné farouchement cette dernière évaluation de l’ECHA, affirmant que toutes les données disponibles indiquent la nature cancérogène de l’herbicide . Des accusations de conflits d’intérêts ont été portées à l’ECHA (certains membres de l’équipe scientifique de l’ECHA ayant travaillé pour des entreprises chimiques directement ou indirectement). L’expert scientifique de l’EPA aux Etats-Unis mentionnée ci-dessus a averti dans sa lettre que les scientifiques sont susceptibles d’être soudoyés par Monsanto et que les manœuvres politiques devraient être étroitement surveillées. Vous trouverez plus de détails sur ce document litigieux en ligne. L’industrie agrochimique a, sans surprise, salué le jugement rendu de l’ECHA. Il convient de noter avec une certaine ironie que le jugement coïncide avec la déclassification ce mois-ci de la correspondance interne de Monsanto – 250 pages – (déclassifiée par le système de justice fédéral des États-Unis) montrant que Monsanto s’inquiétait déjà sérieusement du potentiel mutagène et cancéreux du glysophate en 1997. Voir les rapports dans The New York Times et Le Monde. La France a interdit le glyphosate dans les lieux publics depuis janvier 2017. Les pays de la CE avaient demandé à l’ECHA de mener à bien cette dernière étude car ils avaient un sérieux doute sur la recommandation de l’EFSA en 2016. En Europe, la réhomologation – ou non – du glyphosate a été suspendue jusqu’en décembre 2017, et Ségolène Royale, Ministre l’Environnement, met en pression les pays de la CE pour continuer à refuser l’utilisation du glyphosate. Une pétition européenne circule depuis février 2017 demandant une interdiction européenne du glyphosate et une réglementation stricte pour réduire l’utilisation de pesticides. Vous pouvez le signer ici.
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Voir aussi: BMJ Global Health, Differences in the carcinogenic evaluation of glyphosate between the International Agency for Research on Cancer (IARC) and the European Food Safety Authority (EFSA)